Froid d’automne et transhumance : la Provence dans l’œil de Théodore Jourdan

Je parle aujourd’hui de Théodore Jourdan, peintre natif de Salon-de-Provence et grand spécialiste des scènes pastorales et des troupeaux de moutons. Un choix qui sert de prétexte assumé pour évoquer le retour de la transhumance, en ce début de novembre, lorsque les troupeaux redescendent des Alpes vers la Crau. 😎

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Il faut dire que Salon-de-Provence occupe une place stratégique dans cette histoire : véritable carrefour de la transhumance entre montagnes alpines et plaines caillouteuses de la Crau, la ville a longtemps vu passer ces migrations saisonnières qui structuraient la vie rurale. Le musée Théodore Jourdan, installé au château de l’Empéri, s’inscrit parfaitement dans ce contexte patrimonial.

Peintre profondément ancré dans son territoire, Théodore Jourdan (1833–1908) s’est affirmé comme l’un des grands peintres animaliers provençaux. Il a consacré son œuvre aux paysages ruraux, aux bergers, aux attelages et surtout aux moutons, qu’il représentait avec une précision et une sensibilité remarquables. Malgré une carrière solide — expositions au Salon, véritable reconnaissance locale — Jourdan reste aujourd’hui un artiste trop peu connu, alors qu’il dépeint avec justesse une Provence laborieuse du XIXᵉ siècle.

Le musée Théodore Jourdan (jouxtant celui du Musée de l'Emperi) doit son existence aux dons importants que l’artiste fit à la ville de Salon-de-Provence : toiles, esquisses, études et documents réunis pour préserver cet héritage pastoral. L’ensemble compte plusieurs dizaines d’œuvres, faisant de ce lieu l’un des principaux fonds consacrés à l’artiste. En parcourant ses salles, on mesure l’attachement de Jourdan à sa Provence et à la vie rurale — un attachement qui trouve un écho très actuel dans le passage des troupeaux dans la Crau et dans ces traditions vivantes qui continuent de façonner notre paysage culturel.. 👍