
On clôt le marathon spirituel du week-end de la Toussaint, commencé le vendredi par Halloween (résurgence de nos anciennes coutumes païennes), suivi du samedi avec la Fête de tous les Saints (instituée par l’Église au VIIIᵉ siècle), pour finir le dimanche 2 novembre avec la Fête des Morts. 😎
Il faut rappeler que le mot fête doit ici être compris dans le sens de commémoration, et non de célébration de la mort. On honore le passage vers la lumière, la promesse du paradis. C’est pourquoi on parle plus volontiers de “commémoration des défunts”, en pensant d’abord à ceux de l’année écoulée.
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Un petit peu de théologie catholique
En vérité, le 2 novembre ne célèbre pas les morts, mais les âmes des morts. En anglais, on appelle ce jour All Souls’ Day (la fête de toutes les âmes), après All Saints’ Day (la fête de tous les saints, le 1ᵉʳ novembre), et All Hallows’ Eve (la veille de tous les sanctifiés), c’est-à-dire Halloween.Et plus partuculièrement pour les âmes au purgatoire, ces âmes errantes encore en chemin vers Dieu mais toujours pas au paradis. Elles peuvent être celles de nos proches, de nos parents, de nos amis. Nos prières et nos gestes leur servent d’aide, comme une lumière qui éclaire leur route. En résumé : tu partages la lumière que tu portes pour aider une autre âme à voir Dieu.
Passage par les tombes pour aider l’âme des défunts
C’est de là que vient la tradition d’honorer la tombe, un geste concret pour manifester notre aide. Souviens-toi de ta bougie à la fenêtre, le soir du 1ᵉʳ novembre : elle guide les âmes vers la lumière. Le lendemain, on rapporte cette flamme au cimetière et on la dépose sur la tombe — dans une lanterne s’il pleut.Autrefois, les paysans dressaient même un repas pour les morts, symbole d’accueil pour les âmes du purgatoire. Et, par respect, on évitait de balayer ou de nettoyer la maison à minuit, pour ne pas déranger les âmes en visite.
Decorum en Provence
Et quoi de plus naturel pour honorer quelqu’un que de lui offrir le meilleur ? C’est tout le sens de la décoration des tombes à la Toussaint.C’est ici que la Provence se distingue : au lieu du chrysanthème, fleur d’origine asiatique importée au XIXᵉ siècle, on privilégiait autrefois des plantes locales riches en symboles et adaptées au climat méditerranéen.
🌿 Le Buis
- Très fréquent dans tout le Midi.
- Symbole d' éternité, la vie ne meurt pas (il reste vert toute l’année).
- Dicton : “Le buis ne meurt point, comme l’âme fidèle.”
- On plantait parfois un petit buisson de buis à la tête du tombeau, ou on tressait des couronnes pour la Toussaint.
🌾 Le Romarin
- Fleur bleue, parfumée, résistante à la chaleur : typiquement provençale.
- Symbole du souvenir fidèle.
- Dicton : “Qui garde le romarin garde la mémoire des siens.”
- On en plantait sur les tombes ou on déposait des rameaux lors des enterrements.
- Servait aussi à bénir les cercueils ou à purifier l’air pendant les veillées funèbres.
🌼 La Lavande
- Plante de paix, symbole de l’âme apaisée.
- Dicton : “La lavande apaise les morts comme elle calme les vivants.”
- On en plaçait quelques brins dans les cercueils ou sur les tombes, pour embaumer et protéger.
- Dans certaines zones du Luberon ou du Haut-Var, on préparait des petits bouquets de lavande bénite à la Toussaint.
🌿 Le Thym et la Sarriette
- Emblèmes de la terre provençale, liés au courage et à la force.
- Dicton : “Là où pousse le thym, l’âme respire encore.”
- On les plantait parfois près des croix, surtout sur les tombes rurales non cimentées.
- Leur parfum chaud et vivant évoquait le lien continu entre les vivants et les morts.
🌳 L’Olivier
- Plus rare (car lent à pousser), mais d’une forte charge symbolique :
- Arbre d'Espérance comme la lavande.
- Dicton : “L’olivier garde la paix de ceux qui dorment sous ses feuilles.”
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parfois, une branche d’olivier bénite à Pâques était déposée sur les tombes. 👍
Greg - 1 novembre 2025









