
Réponse courte : les saints. Oui, les saints… pas nos ancêtres, ni même les fantômes. 😎
Mais attention, "fêter" n’est pas tout à fait le mot exact : célébrer des morts, ce serait morbide. En réalité, la Toussaint célèbre leur victoire sur la mort : en gros, tous ces saints sont déjà au paradis et nous servent d’exemple lumineux. C’est donc une fête de lumière et d’espérance, pas de deuil. La couleur liturgique ? Le blanc, comme la pureté… et non le noir des habits de deuil.
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Confusion classique : la Toussaint = jour des morts
Le lendemain, le 2 novembre, on célèbre les défunts, surtout nos proches disparus. Là, la couleur liturgique passe au noir ou au violet, plus sombre.Mais c’est là que tout se complique : historiquement, la commémoration des morts commençait le soir de la Toussaint. Les familles allumaient des bougies aux fenêtres pour guider les âmes encore « coincées » entre terre et paradis (merci le purgatoire). On retrouve la même analogie avec les bougies dans les citrouilles d’Halloween. Ces bougies allaient ensuite sur les tombes le lendemain, toujours pour éclairer le chemin vers la lumière divine.
Certains villages croyaient même que les morts pas encore au Paradis revenaient manger. Il fallait donc laisser la table dressée pour les accueillir avec, par exemple, le fameux pain des morts (tradition qui a perduré en Corse).
Confusion avec Halloween
Avant que Disney et les citrouilles n’arrivent, existait en Irlande et en Écosse la fête celtique de Samhain (Samonios en Gaule), le 31 octobre au soir, qui marquait le début du semestre sombre dans leur calendrier. Elle a été partiellement christianisée pour être acceptée en changeant de nom en Halloween (traduction : veille de la journée des Saints).La diaspora irlandaise l’a exportée aux États-Unis, où elle a explosé en popularité pour revenir en Europe. Aujourd’hui, le Triduum of Hallowtide (31 oct., 1er et 2 nov.) est presque devenu une habitude liturgique formant un pont spirituel entre vivants, morts et saints : une période où la frontière entre les mondes se fait fine. Pas pour effrayer, mais pour espérer et prier ensemble.
Coïncidence… ou stratégie du pape Grégoire III
Le choix de la date de la Toussaint par l'église n’est pas totalement innocent. Il s’inscrit dans un contexte où les anciennes fêtes romaines (Parentalia et Lemuria, dédiées aux morts) et les célébrations automnales païennes du monde « barbare » coexistaient sous son pontificat. Plutôt que de les supprimer, le pape Grégoire III a choisi de créer une fête, et une seule, avec un message clair : on fait de la mort, non une fin, mais une renaissance dans la lumière. Au passage, il s’attaquait aussi à l’iconoclasme, dont il était un farouche adversaire. 👍Greg - 31 octobre 2025









