À la recherche de la chapelle perdue (et son mystère) façon escape game

Visiter la Chapelle Saint Honorat à Roquefavour

Complètement par hasard (merci Google Maps), je tombe sur une histoire qui ne demandait qu’à me tomber dessus : celle d’un vieux monastère oublié, planqué dans une colline près du fameux aqueduc de Roquefavour. Tellement oublié que même sur Google Maps, il joue à cache-cache sous les arbres. Alors forcément… j’ai enfilé mes chaussures d’aventurier pour aller voir ça de mes propres yeux. 😎

⚠️ Disclaimer sérieux mais nécessaire : le site est classé ET dangereux (les pierres ne tiennent pas toutes en place). Officiellement, il faut demander une autorisation à la mairie de Ventabren pour une visite officielle. En mode perso, si vous tentez l’aventure, c’est extrême prudence et respect absolu du lieu (ancien site religieux).

L'accés au site

Le chemin déjà, c’est une ambiance. On quitte la pinède méditerranéenne pour entrer dans une forêt façon Brocéliande : feuillus à l'aspect de voûte végétale digne d’une cathédrale, et ce petit microclimat qui vous donne l’impression d’avoir traversé un portail dimensionnel.

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Arrivé sur place : rien, nada, que des restes de murs qui jouent sous la broussaille. Indiana Jones aurait signé direct pour le tournage : racines qui s’incrustent dans les pierres, ambiance mystico-aventures garantie. Puis, petit à petit, des ruines apparaissent… et au milieu, une chapelle, encore debout mais sans plafond.

Mais le clou du spectacle, c’est au fond : un amphithéâtre naturel avec des parois rocheuses de quinze mètres, version temple druidique en plein air. Et dans une grotte, une source aménagée… l’eau sacrée, bien avant qu’on y colle le christianisme. On se dit que le coin était déjà spirituel. Trés probable que les Celto-Ligures du coin, sur le plateau voisin de l'Oppidum de Roquefavour, connaissaient l'endroit.

Histoire du site

Et là, surprise : ce lieu que plus personne ne connaît aujourd’hui avait son heure de gloire au XIXᵉ ! George Sand, Lamartine, Napoléon III… tous sont venus y faire leur petit pèlerinage « after aqueduc » qui était le spot local à la Belle époque. Moins de 1 km à pied depuis le gare férroviaire, au siècle dernier.

D’après un dessin et une photo retrouvée, l’endroit ressemblait plus à un ensemble de batiments qu’à un simple ermitage : chapelle rupestre, bâtiments annexes.
Les réctis parlent de messes le dimanche, d'un mendiant à l’entrée (early version du ticket d’entrée), et même… une buvette ! Oui, on pouvait y trinquer à l’eau fraîche de la source (ou plus corsée, qui sait).

Historiquement, l’ermitage appartenait aux bénédictins de Lérins, donc pas étonnant qu’il ait été dédié à Saint-Honorat (fondateur de leur abbaye sur l’île éponyme, au large de Cannes). La chapelle, elle, portait le nom de Sainte Marie Madeleine, la star mystique de Provence.

Bref, au fil des siècles, l’endroit est passé de main en main, est resté confidentiel, a eu son pic de notoriété grâce à l’aqueduc, puis… rideau, englouti par la végétation.

Aujourd’hui, c’est un bijou oublié, un vrai décor de film, et un site qui mériterait d’être aussi célèbre qu’il l’était autrefois.

En résumé : une histoire incroyable, un site improbable, et un Indiana Jones intérieur qui n’attend qu’une excuse pour s’y réveiller. 👍