Une Provence burgonde au nord (pendant 40 ans) et wisigothe au sud (pendant 30 ans)
Poussés par les Huns, les Wisigoths envahissent Rome en 410. L’empereur romain, réfugié à Ravenne - devenue la nouvelle capitale de l’Empire - conclut alors un accord avec eux. Il leur cède l’Aquitaine où ils fondent un royaume, avec Toulouse pour capitale. Rapidement, les Wisigoths étendent leur domination à l’Espagne.En 451, aux côtés des forces romaines, ils affrontent et repoussent les Huns lors de la célèbre bataille des Champs Catalauniques (dans la Marne). Aux alentours de 470, le nord de la Provence (actuel Vaucluse) tombe sous contrôle burgonde.
En 462, Rome cède la Narbonnaise aux Wisigoths, puis en 477, le sud de la Provence. Durant cette période, Burgondes et Wisigoths perpétuent les structures administratives et étatiques héritées de Rome.
Mais en 507, les Wisigoths sont vaincus par Clovis à la bataille de Vouillé, près de Poitiers. Ils se replient alors en Septimanie, dernière enclave de leur royaume en Gaule.
La Provence ostrogothe à l’ouest (pendant 26 ans), byzantine à l’est
En 510, les Ostrogoths interviennent depuis l’Italie, au nom de l’empereur byzantin, pour contrer l’alliance entre Francs et Burgondes. Ils prennent le contrôle de la Provence, intégrée alors au royaume ostrogoth, dont Ravenne est la capitale.La Provence occidentale passe sous domination franque
En 534, les Francs battent les Burgondes et annexent leurs territoires provençaux.La Provence orientale ostrogothe (14 ans), puis byzantine (pendant 50 ans)
En 536, accaparés par la guerre contre l’Empire byzantin - leur ancien allié - les Ostrogoths cèdent la Provence orientale aux Francs.En 550, les Byzantins triomphent des Ostrogoths, reprennent l’Italie et s’installent dans le sud-est de la Gaule, jusqu’au fleuve Var (dans les actuelles Alpes-Maritimes). Cette zone est intégrée à l’Exarchat de Ravenne, une division administrative de l’Empire byzantin.
Vers 572, raids Lombards+Saxons sur la Provence. En 751, ils s’emparent de Ravenne, mais ne réussissent vraiment jamais à reprendre la Côte d’Azur aux Byzantins.
Royaume de Provence
En 855, Charles, petit-fils de Charlemagne, hérite de la Bourgogne Cisjurane et de la Provence — territoires issus du démantèlement du royaume des Burgondes au VIe siècle. Cet ensemble forme ce que l’on appellera plus tard le Royaume de Provence.En 879, Boson, beau-frère de Charles le Chauve (roi de Francie occidentale), est proclamé roi d’un Royaume de Provence restauré. Il devient ainsi le premier souverain non carolingien à être élu par une assemblée de nobles.
Royaume d’Arles au Comté de Provence
En 930, Hugues d’Arles, duc de Provence, cède la Basse Bourgogne à Rodolphe II, roi de Bourgogne. Cette cession marque la naissance du Royaume d’Arles.En 1032, sans héritier direct, Rodolphe III — dernier roi indépendant du royaume d’Arles — remet sa couronne à l’empereur du Saint-Empire romain germanique. Le Royaume d’Arles devient alors une composante officielle du Saint-Empire romain germanique. Le dernier empereur à s'être fait couronner roi d'Arles est : Frédéric Ier Barberousse, en 1178. Les comtes de Provence sont, en théorie, vassaux de l’Empereur. Toutefois, la branche capétienne, ne prêtera jamais hommage, préférant s’inscrire dans l’orbite politique du roi de France.
Les descendants de Bosson reprennent progressivement le contrôle de la Provence (qui devient un Comté), au détriment de la Bourgogne.
À la faveur de partages successoraux ou d’indivisions, ce comté se fragmente : à la mort d’un comte, ses fils peuvent régner ensemble, ou le titre peut revenir aux filles ou aux sœurs en l’absence d’héritier mâle.
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Greg - 15 juillet 2025
