Novembre en Provence, période des Olivades

Ah, les Olivades ! Pour célébrer ce moment sacré du calendrier provençal, j’ai décidé cette année de faire les choses sérieusement. Enfin… sérieusement pour moi. 😎

Donc, cap sur un lieu capable de me plonger dans une ambiance 100 % oléicole. Bon, j’avoue : j’ai commis un petit crime de lèse-majesté. Oui… j’ai snobé l’AOC Aix-en-Provence pour aller rendre visite à l’AOC Baux-de-Provence. Vous pouvez me jeter des noyaux, j’accepte ma peine.

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Mais j’ai été pardonné : là-bas, ils pratiquent encore l’olivade « à l’ancienne ». Et quand je dis « à l’ancienne », ce n’est pas juste un slogan marketing. Non non : chez eux, on installe de vrais filets suspendus sous les arbres pour récupérer les olives qui tombent naturellement. Pas de machines, pas de bruit, juste la pluie d’olives façon confettis méditerranéens.

Comme je voulais monter en compétence (on ne plaisante pas avec l’huile d’olive en Provence), j’étais à la recherche d’un vrai musée. Celui qui m’a été conseillé comme le plus proche du Pays d’Aix : le musée du Moulin de Cornille, à Maussane-les-Alpilles. Coup de bol : ce coin-là a une des plus fortes densités d’oliviers en France. Si les oliviers formaient un parti politique, Maussane pouurait en être leur capitale.

Le musée est perché au premier étage d’une bâtisse qui sert de moulin depuis — tenez-vous bien — 340 ans. Oui, 340 ans. En bas, une boutique gigantesque dédiée à l’univers oléicole te fait immédiatement comprendre que oui, tu vas repartir avec quelque chose, même si tu étais venu les mains dans les poches. Le lieu est bardé de médailles, honoré du label « Entreprise du Patrimoine Vivant », bref : on est clairement dans du sérieux.

Je ne vais pas m’étendre pendant trois heures sur le musée (allez-y, c’est plus simple), mais vous y apprendrez tout ce qu’il faut savoir sur l’olive locale et sur ce jus divin qui fait rayonner régime méditerranéen, patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO.

Mais LA grande particularité du Moulin de Cornille, c’est son huile de type « fruité noir », issue d’olives maturées. Une huile au caractère bien trempé : arômes presque confits, nuances d’amande, de cacao, de truffe… Bref, un truc unique.

Le fruité noir, comment ça marche ? C’est simple : on laisse les olives mûrir quelques jours au chaud, en grenier, sans air (un peu comme un spa… mais pour fruits). Elles fermentent tranquillement, puis on les presse à froid entre des meules de granit. L’huile obtenue décante ensuite naturellement en cuve. Cette méthode ancestrale remonte à l’époque où l’on n’avait pas d’outils permettant de presser immédiatement les olives fraîchement ramassées — mais aujourd’hui, c’est devenu une signature provençale.

Bref : une visite qui sent bon la tradition, l’olive et le savoir-faire d’un autre temps. Et on comprend pourquoi, en Provence, l’huile d’olive n’est pas qu’un condiment… c’est notre patrimoine. 👍