Pour ceux qui auraient fait l’impasse sur le catéchisme express, voilà le topo : les trois jours avant Pâques – aussi appelés Triduum pascal – sont ultra sacrés dans le calendrier chrétien. On parle ici du Jeudi Saint, du Vendredi Saint et du Samedi Saint. Trois jours hyper ritualisés avec tout plein des règles et rites à respecter. En Provence, le Jeudi Saint avait une petite saveur… spirituelle et fleurie. 😎
Nos aïeux – qui en connaissaient un rayon en matière de symbolisme – choisissaient un des petits autels planqués sur les côtés de l’église (oui, ceux qu’on regarde jamais). Ce coin devenait alors le Reposoir. Pourquoi ce nom ? Tout bêtement parce que c’est là qu’allaient se reposer les hosties après la messe du soir. Habituellement, elles filent direct au tabernacle central, comme des VIP… Mais là, surprise : elles font escale exceptionnelement au Reposoir pour la nuit.
Deux raisons :
- donner un caractère sacré au Reposoir
- symboliser un lieu intime à l'image du jardin où Jésus s’est retiré pour méditer après la cérémonie de la Céne avec ses disciples.
La touche provençale qui fait toute la différence
Et c’est là que les provençaux entraient en scène ! Pas question de laisser ce Reposoir tout nu. Non, non, non. On le transformait en véritable chef-d’œuvre : nappes provençales qui claquent, fleurs à gogo, objets décoratifs plein de charme local. Un air de mini-temple bouddhiste avec les porte-bonheur et la déco qui s’invitent au festin visuel. Ça brillait, ça embaumait, et ça invitait autant à la méditation qu’à l’admiration béate.Et attention, tradition oblige : les dames de l’époque se lançaient dans une sorte de pèlerinage express le soir venu. Objectif ? Visiter trois églises ou chapelles pour admirer les reposoirs. Mais surtout pas deux (malheur !), ni quatre (impensable !). Trois. Comme la Sainte Trinité, histoire de mettre toutes les chances divines de son côté. On appellait cela : FAIRE LES REPOSOIRS 👍
Greg - 17 avril 2025
