Direction le musée du savon de Marseille, fierté provençale

Faites la nique à la ville de Marseille et ses embouteillages, en optant pour le petit musée de Salon-de-Provence, au cœur même d’une usine de fabrication familiale, restée dans son jus et super ambiancée ! Road to the savonnerie of MAISON FABRE ! 😎

Pourquoi Salon ?

Quel rapport entre une spécialité de Marseille et la ville de Salon, objecterez-vous ? En réalité l’appellation "Savon de Marseille" n’est ni un label, ni une marque géographique, mais juste un procédé de fabrication découvert à Marseille (ou ses alentours, on n’a aucune source exacte). On en fabrique même en Chine (bonne chance pour connaître sa composition réelle).
C’est à Salon que ce fameux savon va faire souche après Marseille, tout simplement parceque le pays salonais est plus proches des champs d’oliviers, indispensables à la fabrication originelle (à 72%). Il va faire la fortune de la ville à la fin du 19e siècle, période où fleurissent des demeures somptueuses. D’ailleurs sur les 5 savonneries encore existantes, 2 sont à Salon.

Un succès provençal

Pour une raison évidente : les ingrédients nécessaires à sa fabrication y étaient réunis lors de son essor au 16e siècle. L’huile d’olive évidemment, mais aussi la soude provenant des cendres de plantes des milieux salins (en particulier la salicorne de Camargue). On peut rajouter le Mistral qui permet à la pâte de sécher plus vite.
Plus tard, la demande explosant, on ira chercher l’huile ailleurs dans le monde (via le port de Marseille) et on produira de la soude chimique grâce à la découverte du procédé.

Un bienfait pour l’environnement redécouvert

C’est le pétrole qui va tuer ce savon avec l’arrivé d’un de ses dérivés, le détergent. Jugé plus efficace et plus pratique (sous sa forme liquide). Finies les corvées de linge au lavoir avec un savon à frotter ! Surtout avec l’arrivée des lave-linges. Sauf que les rejets de détergent dans la nature vont pourrir l’environnement au fil du temps. Sans oublier les inconvénients sanitaires (asthme, conjonctivite, maladie de peau,..).
A l’heure de l’écologie, du localisme, du végan, du savoir-faire artisanal, le savon de Marseille revient en grâce. Pour info, un savon de150g = 4 flacons de gel douche de 250 ml à prix équivalent.

C’est quoi son secret ?

Une simple chartre de composition avec 72% d’huile végétale (huile d’olive qui donne un savon vert, huile de coprah qui donne un savon blanc), de la soude, de l’eau. Point barre ! Interdit les graisses animales, les additifs, les colorants et parfums (même naturels). Le procédé doit respecter des étapes bien définies dans l’assemblage, le nettoyage et le séchage. Là s’opère la petite différence entre les maisons, chacune jalousant son savoir-faire avec l’expérience de son propre Maître Savonnier et son Maître de feu (chauffeur des chaudières). Autrefois la concurrence était rude entre la 100aine de savonneries de Provence avec des noms de savons immortalisés sur des affiches commerciales vintage : L’abeille, La confiance, Le pigeon voyageur, Le rationnel, La sainte Famille, Le Chapeau, Le Gaulois, Le Corbeau, La Bonne Mère… Toute une époque !👍

Attention à tromperie de la fameuse marque "Le petit Marseillais", propriété d’une multinationale américaine, qui emprunte l’image de la savonnerie de Marseille mais fabrique ses produits industriels en Normandie !!!

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Savonnerie Marius Fabre
148 av Paul-Borret, 13300 Salon-de-Provence
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